Physiologie du poète

Physiologie du poète, par SYLVIUS (EDMOND TEXIER). Illustrations de DAUMIER. - Paris, J.Laisné, 1842. In-16, 124 p. et 1 f. de table.(Bibl.nat., Li6 102.) (Carn., 2928.) C'est Edmond Texier lui-même qui, dans sa "Bibliographie des journalistes" (Paris, Pagnerre, 1851, in-18), avoue la paternité de ce volume : "La gloire et le crime de M.L.Huart, dit-il, c'est d'avoir été l'inventeur des Physiologies, ces petits livres jaunes qui firent irruption vers tout le monde voulut absolument écrire sa physiologie, Balzac, Gozlan, Delord, Henry Monnier, etc., etc. Chacun se sentit si bien piqué de la tarentule physiologique, que celui qui écrit ces lignes innocentes se rendit lui-même coupable de la "Physiologie du Poète, qu'il signa du pseudonyme de Sylvius." Edmond Texier devait être évidemment bien renseigné sur l'origine de "ces petits livres jaunes" ; il faut remarquer cependant que, si nous examinons, au moyen du Journal de la librairie, l'ordre de leur publication respective, le premier que nous voyons paraître dans la Bibliographie de la France est la "Physiologie du Fumeur" (n°2811, juin 1840). En ce cas, la priorité appartient à Théod.Burette. D'autres disent que ce fut la "Physiologies de la Femme entretenue" (par J.Arago), qui fit naître les cent et quelques Physiologies publiées à partir de cette époque. Celle-ci a été annoncée dans la Bibliographie de la France à la fin du mois d'août 1840, n°4259. Quoi qu'il en soit de l'inventeur de ces publications, il paraît certain que l'idée doit lui en être venue du succès grandissant de la "Physiologie du mariage" de Balzac, dont la première édition avait paru en 1830, et qui en 1840, avait déjà été plusieurs fois réimprimée. Il est à propos de rappeler aussi que Brillat-Savarin avait publié sa célèbre "Physiologie du goût" en 1825, et qu'antérieurement à notre siècle, le mot "Physiologie"semble n'avoir eu qu'un sens exclusivement médical.