Physiologie

En 1840, plusieurs éditeurs parisiens ont commencé à publier sous le titre de Physiologie des ouvrages d'un format tout spécial et d'un genre assez original, dus à la plume des meilleurs écrivains de l'époque; ces petits volumes contiennent presque tous des illustrations signées de différents artistes tels que Daumier, Gavarni, Meissonnier, Henri Monnier, Trimolet, etc., etc. Ces illustrations sont généralement intercalées dans le texte ou bien se trouvent sur la couverture du volume. La plupart de ces ouvrages sont intéressants et leur collection complète est de la plus grande rareté. J'en donne ci-après une description détaillée pour la rédaction de laquelle j'ai dû consulter trois ou quatre collection différentes, sans avoir pu arriver à un achèvement absolu puisque, comme on le verra, j'ai été contraint d'en citer cinq volumes d'après des indications superficielles. La liste que j'ai dressée se compose d'environ cent trente de ces " Physiologies " en y comprenant, à titre exceptionnel, quatre ou cinq ouvrages qui, malgré un titre différent, rentrent , par leur caractère, dans cette collection. La publication des " Physiologies " devint à un certain moment une véritable épidémie; ce fut au point que l'on put chanter, sur l'air de La Bonne Aventure : Semblables aux champignons après une pluie On vit ces embryons La ville remplie ! Chose étrange à concevoir. Chaque homme voulut avoir Sa physiologie O gué ! Sa Physiologie. Louis Huart a revendiqué la paternité de l'invention de ces petits livres; il sera cependant possible que celle-ci dû être attribuée à Jacques Arago. (voir la note du n°839 Physiologie du poète). Si je n'avais pas voulu rester exclusivement parisien, j'aurais pu grossir ma liste : il en fut publié en province au moins une vingtaine dont on ne trouvera pas les titres ci-dessous, non plus que ceux de quelques " Physiologies " qui furent publiées à une époque beaucoup plus rapprochée de nous et qui n'ont , avec leurs devancières, aucun rapport intrinsèque. Telle est la " Physiologie du billard " publiée en 1860, etc. Les vraies Physiologies , celles qui doivent nous occuper, ont paru dans le format in-32, in-16 ou in-18. Deux ou trois sont in-8 et, à cause de cela pourraient être exclues d'une collection; j'ai cependant cru devoir les citer. Nos " Physiologies " ont eu les honneurs de la contrefaçon belge; faute de renseignements complets, je n'ai pu donner des indications précises à ce sujet, excepté pour le n°772 (Physiologie du cocu), cette indication m'ayant fourni un nom d'auteur. Certaines d'entr'elles ont été encore réimprimées de nos jours à Bruxelles (J.-B.Moens, éditeur). La Belgique n'a pas été seule à s'emparer des " Physiologies parisiennes " : je possède un exemplaire de la " Physiologie du viveur " (n°872 Physiologie du viveur) traduite en russe (Saint Pétersbourg, typographie du journal de Saint Petersbourg, 1843, in-16, 135 p. Couv.illustrée). Les vignettes de cette traduction sont exactement les mêmes que celles de l'original français. l'ouvrage a pour titre : " Phiziologiia vivera. (Lioubitelia naslajdeniia.) Djemas Rousso. Rissounki Gernrikha Bertou. (" Physiologie du viveur. (Plaisirs d'un amoureux.) par James Rousseau. Dessins de Henri Berthoud ") Au dos de la couverture sont annoncés plusieurs ouvrages, parmi lesquels je dois citer : 1° la " Physiologie de l'homme marié " (n°809 Physiologie de l'homme) : " Phiziologiia jentago rcheloveka ", par Paul de Kock, avec 81 dessins de Markl; prix : 40 cop.arg.; 2° la " Physiologie des théâtres de Paris et de la province " (n°862 Physiologie du théâtre) : "Phiziologiia teatrov v parije i v provintziiakh ", par Couailhac, avec 80 dessins de Birouste; prix : 40 cop.arg. D'après l'annonce, des deux volumes portent , comme celui que je possède, la date de 1843. A une époque postérieure à leur publication originaire, on a réimprimé quelques physiologies à l'état de recueil (Voyez les n°874 et 875, physiologies parisiennes ).