MERCIER

Les Entretiens du Palais-Royal de Paris

Les Entretiens du Palais-Royal de Paris. Par M.MERCIER. Les deux parties ont été mises en un volume. - A Paris, chez Buisson, libraire, hôtel de Mesgrigny, rue des Poitevins, 1786, in-8, 204 p. (Bibl.nat., Li3 58) J'ai vu, dans un catalogue de libraire, l'indication d'un exemplaire de cette édition in-8 avec la date de 1787 et aussi avec celle de 1788. Critique de mœurs en général. L'ouvrage est divisé en 22 " Entretiens", plus un chapitre additionnel intitulé : "Critique de l'ouvrage" Voici les titres des 22 "Entretiens" : I. La pluralité des mondes. II. Les métamorphoses. - III. Les prôneurs. - IV. Les anecdotes; - V. La manière de faire le bien. - VI. Des connaissances à la mode. - VII. Le guignon. - VIII. Le parallèle des deux sexes. - IX. Les charlatans. X. Le rêve singulier. - XI. Les réputations. - XII. La ville souterraine. - XIII. La conversation décousue. - XIV. La manière de bien écrire. - XV. Le dix-neuvième siècle. - XVI. Les spectacles. - XVII. L'argent. - XVIII. Les Lycées. - XIX. Les confidences. - XX. Le bonheur. - XXI. Les nouvellistes. - XXII. Les petites-maisons. - Critique de l'ouvrage. De ce que cet ouvrage porte le nom MERCIER. Il n'en faut peut être pas conclure qu'il est bien de cet écrivain. Il en existe plusieurs éditions anonymes dont les unes sont antérieures et les autres postérieures à celle-ci. On l'a attribué aussi à CARACCIOLI et à LAVALLEE. L'attribution à CARACCIOLI, proposée par Barbier, d'après Van Thol et Laus de Boissy, me semble peu probable. Je crois qu'elle provient d'une confusion qu'à faite Van Thol dans une note ainsi conçue, citée par Barbier : "Dans le registre manuscrit pour les permissions tacites. J'ai trouvé (dit Van Thol) à la date du 15 janvier 1785 : Lettres écrite du Palais-Royal aux quatre parties du monde, par CARACCIOLI" Celle-ci est absolument différente des Entretiens du Palais-Royal et je crois qu'il faut considérer leur attribution à CARACCIOLI comme erronée, quoi qu'on puisse inférer du passage, qui se trouve à la page 69 de l'édition de 1787, in-12, de ces Entretiens. L'attribution à LAVALLEE est peut-être plus acceptable; Barbier l'a aussi proposée s'appuyant sur quelques lignes extraites du Journal de Paris du 24 septembre 1787. Un des exemplaires de la Bibliothèque Carnavalet ( 2857) contient la note suivante de la main de M.Jules Cousin : "Ce petit ouvrage est assez spirituel pour justifier son attribution ordinaire à Caraccioli. Le Journal de Paris du 24 septembre 1787 affirme cependant qu'il est dû à l'auteur des Adieux du quai de Gesvres; cet auteur est Joseph Lavallée; attribution d'autant plus probable que la Confession de l'année 1785, opuscule du même Lavallée, est citée plusieurs fois dans le cours des Entretiens. Je serai bien tenté d'accepter pour exacte l'indication d'auteur que porte l'édition in-8, et de croire que les Entretiens sont réellement de MERCIER, bien qu'on trouve dans cet écrit plus d'esprit , plus d'enjouement et de légèreté de main que dans les autres ouvrages de l'auteur du Tableau de Paris. ll faut remarquer, en effet, qu'il serait extraordinaire que LAVALLEE ou CARACCIOLI n'aient pas réclamé quand a paru l'édition qui porte le nom de MERCIER. De plus, dans l'édition in-12 les deux derniers volumes ne sont que la réimpression des "Entretiens du Palais-Royal de Paris". Il me semble que ces différents arguments ont quelque valeur, mais ils ne se trouveront confirmés d'une manière un peu certaine que le jour où l'on pourra s'assurer si CARACCIOLI, LAVALLEE ou MERCIER ont habité Athis. Voici ce qu'on lit à la page 195 de l'édition in-8 des Entretiens du Palais-Royal (ou à la page 180 du tome II de l'édition in-12) : "J'arrivai hier tout exprès d'Atys à Paris pour savoir si la mode approuvait les "Entretiens du Palais-Royal" que je venais de parcourir..." Une question que j'aie posée sur ce dernier point dans l'Intermédiaire (XVIII, 12,59), est malheureusement restée sans réponse satisfaisante. D'aucuns trouveront peut-être que je me suis étendu plus que de raisons au sujet de la recherche de la paternité des "Entretiens du Palais-Royal" : l'intérêt réel que présente cet opuscule très parisien m'a semblé justifier des recherches auxquelles j'aurais voulu trouver une solution plus définitive.