LISTER Martin

A Journey to Paris in the year 1698.

A Journey to Paris in the year 1698. By Dr MARTIN LISTER. The third edition. - London, printed for Jacob Tonson, at Gray's-Inn-Gate, next Gray's-Inn-Lane, 1699, in-8, 3 f., 248 p. et 6 planches. Je possède le seul exemplaire que j'aie jamais vu de cette troisième édition. Elle a sur ses devancières l'avantage de contenir, en seize endroit différents, des passages plus ou moins importants dont je vais donner, pour les uns, la simple indication, pour les autres la traduction intégrale, traduction qu'il sera utile de reproduire ici puisque les traducteurs de l'édition française de la Société des Bibliophiles n'ont pas connu cette troisième édition, et que cette troisième édition n'a été elle-même reproduite dans son intégrité que par un traducteur allemand; elle avait déjà échappé à Henning, ainsi qu'à Pinkerton. Voici l'énumération de ces additions. 1°. Page 5 de l'édit.originale, avant le dernier alinéa de trois lignes qui termine l'Avis au lecteur, il manque un passage de dix-sept lignes qui se trouve dans la troisième édition, page 5, et qui trouverait sa place dans la traduction de la Société des Bibliophiles, page 19. Ces dix-sept lignes commencent par : There was nothing..." et finissent ainsi : " ...for the fowls and hares." En voici la traduction : " Sur la route de Paris rien ne m'enchanta plus, à ce triste moment de l'année, que les plaines splendides qui environnent Chantilly, la résidence du prince de Condé. Ces plaines sont entourées d'un côté par de petites collines boisées, et de l'autre, par une vallée profonde et d'un bel aspect. Cette vallée, de quelques milles d'étendue, est plantée de taillis et de petits bois espacés où se trouvent beaucoup de perdrix, de faisans et de gibier de toutes sortes que nous vîmes vers le soir, par grandes compagnies, ça et là dans la plaine, prenant leur nourriture comme s'ils avaient été apprivoisés. De place en place, entre les taillis, sont des champs cultivés et ensemencés en vue de la chasse; on ne les récolte jamais : on les réserve, au contraire, aux oiseaux et aux lièvres." 2°. - Page 18 de l'édition originale, après le dernier alinéa du paragraphe intitulé : "Boats upon the River", il manque un passage de seize lignes qui se trouve dans la troisième édition, p.19-20, et qui trouverait sa place sans la traduction de la Soc., des Bibl., p.32. ( It is a wonder ..quantity of fuel before hand.) " Il y a lieu de s'étonner que, pendant des hivers longs et rigoureux, tels qu'on les a souvent dans ce pays, une ville aussi grande et aussi populeuse (que Paris) puisse être approvisionnée suffisamment de combustible, cela en bois de chauffage seulement, et en n'usant, comme moyen de transport que de la voie de terre et de la rivière; tandis qu'à Londres, c'est par mer aussi que nous arrivent le bois et le charbon. Il est certain que sans le canal de Briare qui traverse le pays sur une étendue de quelques cent milles, on aurait peine à arriver à ce résultat. C'est qu'aussi on a grand souci de cette affaire à Paris ; les marchands de bois sont assujettis à un règlement constant et strict, et son obligés d'avoir en magasin une quantité déterminée de combustible". Je remarque en passant que Lister était mal renseigné sur la longueur du canal de Briare. Ce canal n'a que 55 kilomètres, soit environ 35 milles anglais. 3°. - Page 55 de l'édition originale, entre l'alinéa qui traite des pierres à bâtir et celui dans lequel il est question des "ruines romaines de la rue de la Harpe", il manque un passage de douze lignes qui se trouve dans la troisième édition., p.57, et qui trouverait sa place dans l'édition de la Soc.des Bibl., p.61-62. (I was often ...will be something extraordinary.) " Je suis allé souvent à l'hôpital des Invalides parce qu'il était proche de notre logement ; il ne répondit pas à mon attente : les galeries et la plupart des pièces destinées au service sont étroites et trop petites pour la grande quantité de ses hôtes ; à mon avis, la situation de ce monument et les avenues qui y conduisent ne forment pas un ensemble aussi beau que ce que nous possédons à Chelsea ; notre hopital, en effet, sous le rapport du nombre des habitants, du bon air et de la propreté (pour ne pas parler du monument lui-même) est de beaucoup au-dessus de celui de Paris. Il est vrai de dire que le dôme et la chapelle, une fois leur construction terminée, seront quelque chose d'extraordinaire." 4°. - Page 72 de l'édition originale, avant le paragraphe consacré aux collections de P.Plumier du couvent des Minimes, il y a une lacune de vingt-neuf lignes qui se trouvent dans la troisième édition, p.74 et qui trouveraient leur place dans l'édition de la Soc. des Bibl., p.75. (M. Du Pes, surgeon ...every man his just praise.) Mais je ne veux parler de ce passage, consacré à une dissertation scientifique, que pour indiquer que Lister y nomme "Monsieur Du Pes, chirurgien interne de l'Hôtel-Dieu", qui lui communiqua le crâne d'un individu décédé dans son hôpital. Notre voyageur fait aussi mention de "Monsieur Poupart", membre de l'Académie royale, au sujet de la dissection d'une sangsue. 5°. - Page 79 de l'édition originale, avant le paragraphe où il est question de l'abbé Bignon, lacune de cinq lignes qui sont dans la troisième édition, p.81, et qui trouveraient leur place dans l'édition de la Soc., des Bibl.p.81. (The monthly Register ...of them neither.) " Le Registre mensuel, ou Transactions philosophiques (Mémoires de l'Académie) est un des plus beaux ouvrages qui ait été imprimé de notre temps; on le vend actuellement 13 livres sterling, et il est presque épuisé. 6°. - Page 136 de l'édition originale, après le paragraphe relatif à une vente de livres dans la rue Saint-Jacques, lacune de dix lignes qui sont dans la troisième édition, page 138, et qui trouveraient leur place dans l'édition de la Soc.des Bibl., p.127 (I had it from ... their manufactures.) " J'ai entendu dire par un des meilleurs libraires de Paris que la cherté du papier et de livres provenait non seulement des impôts, mai aussi du manque d'ouvriers, ainsi que de la fermeture d'un certain nombre de moulins; il ajoutait au, tandis qu'avant la guerre, on fabriquait habituellement 120,000 rames de papier par an en Saintonge seulement, on n'en fabrique actuellement pas même 15,000 rames. Il paraît qu'il en est de même dans un grand nombre d'autres fabriques." 7°. - Page 140 de l'édition originale, le passage relatif à la manufacture de porcelaine de Saint-Cloud est incomplet de deux lignes ; édition de la Soc. des Bibl., p.130. Ajoutez : "Moi et d'autres personnes, nous emportâmes quelques uns de ces vases avec nous". (Troisième édition.p.142.) 8°. - Page 145 de l'édition originale, à la fin du paragraphe sur le plâtre, il y a une lacune de dix lignes. Edition de la Soc.des Bibl., p.134 - Troisième édition, p.147. (The plaster here gives .. to make it tough.) "Le plâtre donne ici de grandes facilités pour les constructions parce qu'il se travaille aisément ; on en fait des mottes que l'on place les unes sur les autres et l'on élève ainsi une cheminée ou un mur de plusieurs pieds de haut ; mais cette construction se dégrade facilement et il n'est pas aisé de la réparer. Ce plâtre sèche et se durcit si promptement qu'il semble impossible de le mélanger avec du sable pour le faire prendre." 9°. - Page 148 de l'édition originale, avant le paragraphe consacré à des observations sur l'usage des légumes secs. Il y a une lacune de dix huit lignes. Edit. de la Soc. des Bibl., p.136. Troisième édition, p.150 (I have heard of the old fishermen...the King's slaughter house.) Il n'est question dans ce passage que du sel employé par les pêcheurs de Scarborough. 10°. - Page 155 de l'édition originale, édition de la Soc. des Bibl., page 143, paragraphe relatif aux champignons ; la troisième édition contient, p.158, six lignes de plus, sans intérêt. 11°. - Page 164 de l'édition originale à la suite des mots "anised water" qui terminent la page ajoutez vingt et une ligne qui manquent dans l'édit. de la Soc. des Bibl., p.151, et se trouvent dans la troisième édition, p.167. ( I must not forget...excellent brandy.) "Il ne faut pas que j'oublie l'eau-de-vie ordinaire ou brandy de Nantes qui n'était autrefois que la boisson du matin des crocheteurs, mais qui maintenant de beaucoup améliorée, est considérée comme un des meilleurs spiritueux de l'Europe; et cependant elle n'est fabriquée qu'avec un raisin blanc de Bretagne, pauvre, à moitié mur et aigrelet..." 12°. - Page 169 de l'édition originale, après le mot "palatable" ajoutez douze lignes (éd. de la Soc. des Bibl., p.154) qui se trouvent dans la troisième édition, p. 172. (Monsieur Geofrys hath this caution ...particularly well described.) " Monsieur Geofys (Geoffroy) qui, en raison de ses fonctions de magistrat, possède une conduite d'eau dans sa cour, prend certaines précautions au sujet de l'eau de Seine et ne la boit que quand elle a été filtrée au travers d'une couche de sable épaisse de trois pieds disposée dans un grand réservoir ; de cette façon, on boit de l'eau claire, fraîche et sans doute plus salubre. Les citernes de Venise sont construites en ce genre ; Sir Georges Wheeler les a très bien décrites dans ses Voyages. " 13°. - Page 173 de l'édition originale : édition de la Soc.des Bibl., p.159, lacune de treize lignes qui se trouvent dans la troisième édition, p.177. (We may add ...of crimson velvet.) Je dois encore parler des grands bals qui se donnent à la cour et ailleurs. Monseigneur l'ambassadeur est allé au bal chez monsieur de Montargis le mardi gras ; les déguisements étaient nombreux et charmants ; il y avait au moins six cents dames. Les rues étaient tellement encombrées par les carrosses que celui de l'ambassadeur ne put bouger jusqu'à sept heures du matin, de sorte que sa seigneurie fut, par par l'autorité du suisse, contrainte de faire un certain chemin à pied avant qu'on pût le faire avancer. Parmi les masques, on remarquait le duc d'Elboeuf, Mme de Porthsmouth, et plusieurs autres personnes, en robes de velours cramoisi." 14°. - Page 174 de l'édition originale, à la suite du paragraphe où il est question des serrmons (édit., de la Soc. des Bibl;, p.160),lacune de vingt-six lignes qui se trouvent dans la troisième édition, p.178-179. (I cannot say ...school of good breeding.) "Je ne puis dire que notre qualité de protestants ait été pour nous la cause de quelque ennui dans nos conversations même quand nous avons rencontré le Saint-Sacrement, ce qui nous est arrivé souvent, soit à pied, soit en voiture, je ne me suis pas aperçu qu'il nous ait été fait le moindre affront. J'ai pu observer aussi que, quant à la religion, le caractère des Français différe beaucoup de ce qu'il était il y a quelques années. Je dois dire que chez la noblesse ou au milieu des savants je me suis aperçu de rien à cause de leurs bonnes manières mais dans les classes inférieures c'était beaucoup plus visible : je veux parler d'un certain air d'animosité contre tous les protestants, mêlé de dédain et de mépris pour eux. Si cet esprit de bigoterie, qui ne provient sans doute que de la persécution que les Français ont fait subir à leurs frères et à leurs voisins, prend racine chez eux ; et si des relations intimes ne sont pas renouées de façon à ce que ce mal grandissant vienne à prendre fin par la fréquentation , on pourra constater chez eux un caractère odieux et tout nouveau,; ils deviendront le scandale de toute l'Europe, de même qu'ils étaient autrefois son peuple favori et considérés comme des maîtres en fait de bonne éducation. Au sujet de ces observations assez curieuses comparez un passage du "Voyage à Paris en 1657, " publié par Faugère p.183-184. 15°. - Page 175 de l'édition originale, à la suite du paragraphe consacré aux jeux (édit. de la Soc. des Bibl., p.160-161) lacune de dix huit lignes qui se trouvent dans la troisième édition. p.180. (Not longer after...with the last feu d'artifice.) "Peu de temps après notre arrivée à Paris, au commencement de janvier, nous eûmes le spectacle d'un magnifique feu d'artifice donné par le cardinal de Furstemberg; son hôtel, construit dans l'abbaye de Saint-Germain, était admirablement illuminé, et le feu d'artifice fut tiré sur un échafaudage élevé presque sur le faîte des deux tours carrées qui se trouvent à l'extrémité occidentale en l'église de l'abbaye. Tout danger était ainsi éloigné et en même temps un beau spectacle fut visible, non seulement pour les habitants de la ville, mais aussi pour ceux de Saint-Cloud, de Meudon et de tout le pays environnant. On dit que ce personnage a été la cause ou le prétexte de la guerre entre l'empereur et le roi de France et que c'est pour cette raison qu'il a voulu terminer par un feu d'artifice les réjouissances publiques données à l'occasion de la paix. " La paix de Ryswick (sept.-oct. 1697) donna lieu à la célébration de plusieurs fêtes et cérémonies à Paris ; elles ont été décrites dans des brochures contemporaines devenues fort rares. Je ne citerai que celle qui a pour titre : " Dessin du feu d'artifice fait par ordre de son Altesse éminentissime monseigneur le cardinal de Furstemberg, en son abbaye de Saint-Germain-des-Prés, pour la paix entre l'empereur, la France et l'empire, le vingt-six janvier 1698" (s.l.n.d., in-4.) 16°. - Page 176 de l'édition originale, après le second alinéa (édition de la Soc.des Bibl., p.161, ajouter treize lignes qui se trouvent dans la troisième p.181. (The toys or bijou ...believe them a penniworth.) Les jouets ou les bijoux sont très ingénieux et très bien faits ; l'esprit des fabricants est toujours occupé à ajouter quelque chose à leurs anciens produits ou à en inventer de nouveaux mais tout cela est d'une cherté extravagante. A la Foire Saint-Germain, de même qu'au Palais, se trouvent quelques boutiques où l'on vend à crédit à n'importe quel client, qu'il soit étranger ou parisien ; les prix sont inscrits clairement et tout au long sur chaque article. C'est un moyen prompt et facile de faire des achats pour quiconque a assez de confiance pour croire qu'il en a pour son argent"